Hypersensibilité

Épisode 1 : Se sentir comme un ovni

Salut toi,

Je suis loutrement contente de te retrouver. Si l’hypersensibilité ça te parle, attrape un petit café et partage ce moment avec moi. ☕️

J’ai mis de nombreuses années avant d’accepter et de comprendre mon hypersensibilité.

Avant de l’accepter pleinement je l’ai rejeté, mise au fond d’un placard dans la volonté de me fondre dans la masse.

Parce que je n’en pouvais plus de me sentir différente et de ne pas fonctionner comme la majorité des gens autour de moi.

Je pensais sincèrement que j’avais un problème, que j’étais un OVNI qu’on avait largué sans faire exprès et j’ai cherché pendant des années pour mes plus grandes pertes : l’approbation des autres.

Pourtant, c’est quand j’ai accepté que je ne devais pas chercher à être comme les autres mais que je devais embrasser mes différentes pour être enfin heureuse, soulagée et libre.

Ce chemin n’a pas été facile, surtout en tant que manager d’une équipe de +10 personnes et c’est ce que je vais te raconter dans cet épisode aujourd’hui.

Se sentir différent

Je me rappelle demandé à mes parents sans arrêt, mais pourquoi :

• Pourquoi je n’aime pas les mêmes choses que les autres ?

• Pourquoi je n’aime pas les gens de mon âge ?

• Pourquoi je m’ennuie profondément à l’école ?

• Pourquoi je m’intéresse profondément aux sentiments des autres ?

• Pourquoi je peux ressentir la peine des autres comme si c’était la mienne ?

Et encore 1001 autres pourquoi à longueur de journée (oui, ils n’en pouvaient plus! 😂).

Alors toute ma vie (jusqu’à il y a quelques années) j’ai mis un masque, j’ai fait semblant et j’ai essayé de faire comme les autres.

J’ai essayé d’aimer les mêmes choses qu’eux-mêmes si ça me paraissait futile,

J’ai essayé de rire des mêmes choses qu’eux-mêmes si ça ne me faisait pas rire.

Parce que je cherchais à être accepté et surtout à ne plus sentir ce sentiment d’être un ovni en permanence.

Mais je me suis perdue.

La découverte de mon hypersensibilité

Pendant longtemps, plutôt que de partir à ma découverte et à celle de mes besoins, j’essayais d’être ce que les autres attendaient de moi.

Je me suis mise dans des situations de trop plein, de ras le bol, de dépression par simple envie d’être accepté, aimé et surtout pour cacher le fait que j’étais différente.

Ce trop plein m’a amené à démarrer une thérapie. Je me rappellerais de ce jour toute ma vie, quand le thérapeute m’a demandé “pourquoi tu as envie de démarrer une thérapie?” et que j’ai répondu “je pense que j’ai un problème, je suis un ovni”.

Après seulement 2 séances, il m’a donné un livre, mon préféré encore aujourd’hui : Hypersensible et heureux de Imi LO. 📚

Il m’a tendu ce livre en me glissant un discours que je me répète chaque jour :

“Tu n’as aucun problème, tu n’es pas un ovni, tu fonctionnes différemment et tu dois apprendre à te connaître toi. Plutôt que de continuer à essayer d’être quelqu’un que tu n’es pas”.

Et là boom. Le déclic. On avait enfin mis des mots sur mes maux : l’hypersensibilité.

J’ai dévoré ce livre,
Je l’ai lu plusieurs fois,
Parce que chaque mot était un soulagement : je n’étais pas seule et surtout j’étais comprise.

Je te rassure, ça n’a pas été “aussi” simple, je suis passé par plusieurs phases : le soulagement, la peur, la colère, le déni et enfin l’acceptation.

J’ai dû faire un deuil de l’Amandine que j’avais essayé d’être jusqu'à maintenant. J’ai dû déconstruire tout ce que j’avais appris jusqu’à maintenant : je me suis retrouvée perdue et sans repère, et j’ai du tout re-construire.

Mes habitudes, mes besoins, mes amitiés, mon entourage, ma vie pro, ma vie amoureuse : je suis repartie de 0.

Et c’est seulement à l’âge de 22 ans que j’ai commencé à vivre.

Le jour où j’ai décidé de m’accepter

Mon entourage proche me demande toujours “mais pourquoi tu dis que tu as commencé à vivre à 22 ans ?“

Parce qu’avant je ne vivais pas, j’étais en survie et en lutte.

• À l’école j’étais celle qui parlait de ses émotions et qui se sentais terriblement seule,

• Au collège j’étais celle qui n’avait que très peu d’amis parce que je ne voulais pas me moquer des autres,

• Au lycée j’étais celle qui préférait être seule plutôt que de sortir faire la fête, fumer et boire.

• À la fac j’étais celle qui terminait ses épreuves en 2h au lieu de 6h et qui avait toujours des bonnes “notes” et qui passait son temps à s’ennuyer,

• En master j’étais celle qui avait déjà trouvé sa vocation (le référencement!) et qui passait son temps à faire des sides projects pendant que les autres pensaient à sortir faire la fête et enchaîner les coups d’un soir.

Où que j’allais j’étais un ovni.

Jusqu’à ce que je croise ce thérapeute qui m’a parlé d’hypersensibilité,
Jusqu’à ce que je croise ce premier ami qui m’a dit “tu n’es pas différente tu es juste toi et c’est pour ça que je t’aime autant”,
Jusqu’à ce que je décide de partir à la recherche de la personne que j’avais le plus rejetée : moi-même

Un fonctionnement différent

Après plusieurs années et surtout plusieurs loupés, j’apprends encore aujourd’hui à me connaître et à connaître mes besoins, mais j’ai néanmoins commencé à rédiger le petit guide de mon fonctionnement 📙

Le besoin d’avoir du sens : Que ce soit dans mon métier, dans mes journées, dans mon quotidien, dans mes relations j’ai besoin de croire profondément en ce que je fais, avec qui je le fais. Si j’ai l’impression que mes journées ne servent à rien et surtout que la visibilité que j’ai pu acquérir ces dernières années n’a pas de sens alors je peux tout changer drastiquement du jour au lendemain.

Par exemple en tant que manager d’une équipe de 10 personnes : je sais que j’aide chaque personne de mon équipe au quotidien : à s’améliorer, à avoir les outils nécessaires pour faire leur job, à les former pour leur donner un maximum de mes connaissances, à les accompagner en tant qu’humain pour qu’ils aiment eux aussi leur quotidien.

En créant ma marque le SEO Sans Migraine : je sais que j’aide des petits business à obtenir plus de visibilité, à des étudiants d’enfin comprendre le référencement, à des rédacteurs à mieux comprendre, mieux apprendre et à des entreprises (comme le Musée de la Romanité que j’accompagne depuis plusieurs mois) à faire connaître leur lieu qui mérite vraiment le détour!

Le besoin d’être alignée : Je sais qui je suis, je sais quelles sont mes valeurs et je sais aussi quel humain je veux être dans cette vie : droit, sincère, authentique, empathique, à l’écoute, toujours prêt à aider quelqu’un.

De ce principe, tout ce que je fais ne doit pas rentrer en incohérence avec la personne que je veux être.

Ça m’amène à faire des choix difficiles comme mettre fin à une amitié, prendre de la distance avec des personnes que je ne trouve pas juste ou qui font des actions qui vont à l’encontre de ce en quoi je crois, comme refuser des clients parce que je ne souhaite pas donner de la visibilité à n’importe quel projet.

Le besoin de créer des relations sincères : Je n’aime pas le réseautage, je n’aime pas les “fausses” amitiés, je n’aime pas les relations “politiques”, je n’aime pas les faux-semblants, les non-dits, les relations par intérêts, les hypocrites, les faux.

Et je ne m’en cache pas, je ne passe pas par 4 chemins. Parce que je ne veux pas que n’importe qui soit dans mon entourage, mais que ça soit des personnes avec qui je partage : une idée, une vision, une valeur, une pensée.

L’entourage est tellement important. Je pourrais en faire un épisode entier, mais les gens qui nous entourent, ce sont nos moteurs. Et si tes moteurs ne sont pas fiables, si tes moteurs ne te soutiennent pas vraiment, te mettent des bâtons dans les roues, se moquent de toi parce que tu oses sortir de ta zone de confort, c’est la raison principale pour laquelle tu resteras dans l’inaction.

J’ai toujours préféré être peu entourée, mais entourée de personnes que j’aime sincèrement.

Le mode éponge 🧽 Même si ce n’est pas ma partie préférée, ça fait partie de moi. Je suis une vraie petite éponge. Je prends les émotions des autres, j’ai envie de porter leurs fardeaux pour qu’ils soient moins lourds, je rentre chez moi avec des émotions qui ne sont pas toujours les miennes. Et parfois j’absorbe trop et j’explose.

Je suis toujours entrain d’apprendre à faire la différence entre empathie humide (le fait de me mettre à la place de l’autre ET de prendre ses émotions) et empathie sèche (le fait de me mettre à la place de l’autre mais de NE PAS prendre ses émotions).

Pas simple, mais je te partagerais mes apprentissages dans un prochain épisode. ✏️

Les batteries “sociales” et le besoin de solitude : J’ai besoin de beaucoup de temps seule. Ça ne veut pas dire que je n’aime pas les autres, ni que je n’aime pas passer du temps avec mon entourage.

Mais j’ai besoin de temps seule pour me recharger, pour digérer touuutes les émotions de ma journée, pour me retrouver avec moi-même.

Parce que quand on est hypersensible bah… on sent tout en “HYPER” les sons, les lumières, les émotions, les intentions et toute la journée on encaisse, on absorbe.

La solitude est un moyen de décharger et de se retrouver : un moyen où on absorbe plus, et à chacun sa technique ! Moi ça passe par l’écriture, un moment au soleil avec un petit café, un bon bain chaud avec de la musique. 🫧

📡 J’aime beaucoup voir les hypersensibles comme des personnes qui auraient une parabole à sens plus grosse que la moyenne.

Qui vont capter plus de signaux mais qui ne savent pas toujours comment les “trier”.

Malheureusement quand un hypersensible n'arrive pas à faire de l'ordre dans tous ce qu'il absorbe, on assiste à une tempête ou une "surcharge sensorielle".

Pour ceux que ça intéresse cet article en parle terriblement bien. 

L’hypersensibilité n’est PAS un défaut

Non. Ce n’est ni un défaut, ni une tare, ni quelque chose à corriger, à changer, à modifier.

L’hypersensibilité, que ça soit la tienne ou celle d’un de tes proches est une force incomparable.

Parce que cette sensibilité permet :

• De créer des relations profondes et sincères,

• De capter des choses chez les autres et pouvoir leur venir en aide,

• D’apporter de la douceur, de la compréhension et de l’empathie,

• De comprendre le monde et tout ce qui t’entoure d’une façon unique.

J’avais d’ailleurs décidé de faire mon mémoire d’étude sur l’hypersensibilité (ça n’avait pas du tout été bien accueilli par les jurys mais je m’en foutais). Pour le réaliser j’ai discuté avec beaucoup d’hypersensibles et :

• Il n’y en a pas un qui fonctionne pareil (même si on se rejoint sur des grandes lignes) 😂

• Ce n’est pas parce que 2 personnes sont hypersensibles qu’elles vont s’entendre,

• Certains hypersensibles sont convaincus qu’il est plus facile de s’entendre avec des animaux qu’avec des humains (et je comprends pourquoi, un hypersensible peut être submergé par la complexité des hypocrisies et des “fausses relations” avec les animaux, il n’y a pas de ça).

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Si tu as mis ton (hyper)sensibilité au placard je t’encourage à l’accepter et à en faire ta plus grande force,

Si tu connais un(e) ami(e) hypersensible autour de toi, je t’invite à discuter avec lui et lui demander comment il a découvert cette force chez lui,

Si tu connais quelqu’un autour de toi qui souffre de son hypersensibilité alors je te balance une liste de livres qui m’ont fait tellement de déclics :

Mes livres préférées :

• Hypersensible et heureux de IMI LO,

• L’hypersensibilité est un super pouvoir de IMI LO,

• Ces gens qui ont peur d’avoir peur de Elaine Aron.

• Mon dernier épisode de podcast sur l’hypersensibilité avec KMEO.

5 choses à ne pas dire à un hypersensible

Si tu es ici parce que tu cherches aussi à mieux comprendre quelqu’un de ton entourage, voici un petit guide des choses à ne pas dire, parce qu’elles peuvent avoir l’effet un tsunami chez un hypersensible :

• “Tu pleures pour rien” : c’est un moyen d’évacuer ses émotions. On ne reproche pas aux gens de rire, ni de râler, alors laissons les gens pleurer.

• “Tu prends les choses trop à coeur” : c’est le fonctionnement même d’un sensible, il ressent et tout lui tient à coeur. Si ça ne te plaît pas, plutôt que d’essayer de changer quelqu’un demande toi plutôt pourquoi ça te dérange ?

• “Tu es trop” : on est jamais trop pour les bonnes personnes, je t’invite à passer ton chemin si tu ne peux pas encaisser la beauté d’un hypersensible.

• “Tu es toujours dans ton coin” : il n’y a pas que les hypersensibles qui ont besoin d’être seuls et de se recharger, si tu penses que quelqu’un s’isole trop, demande-lui pourquoi il aime être seul et tu le comprendras, plutôt que de le juger.

J’aurai aimé pouvoir tout te raconter aujourd’hui, il est difficile de résumé ces 5 dernières années d’apprentissage en un épisode.

Dans un épisode 2 je te parlerai :

• D’être manager et hypersensible (et comment ça peut te challenger!)

• L’hypersensibilité et le salariat est-ce que c’est possible ?

• Pourquoi les hypersensibles sont très souvent entrepreneurs,

• Les métiers de l’écriture sont la planque des hypersensibles !

• Comment arriver à se créer sa place dans ce monde en tant qu’hypersensible (relations amoureuses, pro, amitiés, groupe).

Tous les visuels illustratifs ont été réalisés par un compte instagram incroyable que je te conseille de suivre : Clairedeslunes.nou